Physical Address

304 North Cardinal St.
Dorchester Center, MA 02124

Au Sénégal, le président, Macky Sall, annonce le report sine die de l’élection présidentielle

C’est la première fois depuis 1963 qu’une élection présidentielle au suffrage universel direct est reportée au Sénégal. Lors d’un discours à la nation, le chef de l’Etat sénégalais, Macky Sall, a annoncé samedi 3 février le report sine die de l’élection présidentielle du 25 février. Une annonce qui survient quelques heures à peine avant l’ouverture de la campagne électorale.
« J’ai signé le décret […] abrogeant [celui] portant convocation du corps électoral » le 25 février, a-t-il annoncé, après la mise en place d’une commission parlementaire enquêtant sur deux juges du Conseil constitutionnel dont l’intégrité dans le processus électoral est contestée.
Le Conseil constitutionnel, qui a validé une liste de vingt candidats pour le scrutin présidentiel, avait en revanche exclu des dizaines de prétendants, dont deux ténors de l’opposition, le candidat antisystème Ousmane Sonko et Karim Wade, ministre et fils de l’ex-président Abdoulaye Wade (2000-2012). L’Assemblée nationale a approuvé mercredi, après des débats tumultueux, la formation d’une commission d’enquête sur le processus.
Un grand nombre des membres du camp présidentiel avaient voté pour. Ce soutien avait semé le trouble, des adversaires du président sortant redoutant alors un plan pour repousser la présidentielle parce que le pouvoir craindrait de la perdre.
Le président, Macky Sall, élu en 2012 pour sept ans et réélu en 2019 pour cinq ans, avait annoncé en juillet ne pas être candidat. Il a réaffirmé samedi qu’il ne se représenterait pas à la présidence. « J’engagerai un dialogue national ouvert, afin de réunir les conditions d’une élection libre, transparente et inclusive », a dit M. Sall dans son discours, sans donner de date.
L’ex-parti au pouvoir et son candidat écarté, Karim Wade, avaient annoncé avoir déposé vendredi à l’Assemblée nationale « une proposition de loi portant sur le report » de la présidentielle du 25 février. « Notre initiative parlementaire est motivée par les nombreux incidents et contestations qui ont faussé le processus électoral, mettant en lumière de graves dysfonctionnements » et « plus encore avec l’élimination des candidats », a dit dans un communiqué le Parti démocratique sénégalais (PDS), qui dirige un groupe parlementaire formé de 27 députés, sur les 165 que compte l’Assemblée nationale.
Le Monde avec AFP
Contribuer

en_USEnglish